Le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) constitue un problème de santé publique touchant un grand nombre d'enfants et de jeunes adultes. Cette présentation vise d’abord à décrire la prévalence au Québec du TDAH diagnostiqué, les déterminants socioéconomiques, les maladies concomitantes, l’utilisation des services et la mortalité chez les personnes à partir de données médico-administratives du système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec.
La population à l’étude est composée de toutes les personnes âgées de 24 ans et moins ayant reçu un diagnostic principal de TDAH entre 1996 et 2016 et qui sont admissibles au régime d’assurance maladie du Québec. Pour être considéré comme ayant un TDAH, l’individu devra avoir eu au moins une visite médicale ou une hospitalisation avec un diagnostic principal de TSA (codes 314 de la CIM-9 ou leurs équivalents CIM-10-CA).
La prévalence et l’incidence indiquent un accroissement constant du diagnostic du TDAH dans le temps. La prévalence à vie s’établit à 11,3 % avec un ratio de deux garçons pour une fille (les données seront mises à jour). La proportion de personnes diagnostiquées avec un TDAH diffère selon l’âge et varie considérablement d’une région à l’autre. La proportion de sujets présentant une maladie concomitante est plus importante parmi les personnes avec un TDAH que dans la population générale. Cette différence est particulièrement significative pour les troubles mentaux de manière générale (64,4 contre 24,0), les troubles anxiodépressifs (30,9 contre 11,1), le retard du développement (28,3 contre 6,6) et les traumatismes (77,6 contre 62,8). Les omnipraticiens et les pédiatres sont les médecins les plus consultés par les personnes avec un TDAH.
Les prévalences observées au Québec se comparent à celles de certaines provinces canadiennes. Les variations interrégionales sont également semblables à celles observées par le Centers for Disease Control and Prevention, (CDC) des États-Unis.