Le TDAH touche un grand nombre d’enfants et de jeunes adultes. De plus en plus, les personnes avec un TDAH reçoivent une médication. L’objectif de cette présentation est de décrire la prévalence au Québec de la prescription de médicaments pour TDAH et d’examiner l’impact de celle-ci sur les traumatismes, la mortalité et les blessures.
Les estimations ont été obtenues à partir d’un suivi longitudinal, allant du 1er avril 2000 au 31 mars 2020, pour toutes les personnes de 24 ans et moins admissible au régime public d’assurance médicaments (RPAM) du Québec.
Les résultats indiquent un accroissement constant de la prévalence annuelle de prescription pour TDAH dans le temps, allant de 1,9 % en 2000 à 7,7 % en 2020. Les médicaments sont, non seulement, prescrits pour les personnes avec un diagnostic de TDAH, mais aussi pour celles qui n’ont pas de diagnostic inscrit dans le bordereau de paiement de la visite. On observe un écart important selon les régions socio sanitaire (allant de 3,2 % à 14,4 %). La prévalence de prescription est plus faible chez les personnes provenant de milieux très favorisés économiquement. Ce sont en majorité des omnipraticiens, suivis des pédiatres qui effectuent la première prescription. Les psychostimulants restent de loin les classes de médicaments les plus prescrits. Des différences existent entre les personnes atteintes de TDAH traitées et non traitées en ce qui concerne la comorbidité psychiatrique et l'utilisation des services. L'exposition aux médicaments contre le TDAH est associée à un risque de mortalité et d'événements liés à un traumatisme plus faible chez les jeunes personnes atteintes de TDAH par rapport à celles non traitées.
L'information issue de cette étude permet de dresser un portrait de la prescription de médicaments pour TDAH au Québec et fournit de nombreuses pistes pour de futurs projets.