Plusieurs études ont montré que la pandémie de COVID-19 et les mesures de sécurité mises en place ont affecté la santé, le bien-être psychologique et l’utilisation des services de santé des personnes avec TDAH. Cependant, les effets de la pandémie sur les Québécois atteints de TDAH demeurent peu connus. Cette étude vise à comparer l'incidence et la prévalence du TDAH pendant la période pandémique (avril 2020 - mars 2022) avec celles de la période prépandémique (avril 2017 - mars 2020) chez les Québécois âgés de 24 ans et moins. Cette comparaison est faite selon le sexe, l'âge, les régions et l'utilisation des services de santé.
La période d'observation s'étend du 1er avril 2017 au 31 mars 2022. La prévalence annuelle et l'incidence ont été sélectionnées pour évaluer l'impact de la pandémie chez les individus de 24 ans et moins diagnostiqués avec le TDAH ou ayant reçu une prescription de médicaments pour le TDAH.
Nos résultats révèlent une augmentation de la prévalence (passant de 3,5 % à 4,4%) et de l'incidence (passant de 1 % à 1,5 %) dans la période pandémique par rapport à celle prépandemique. Cette hausse est particulièrement marquée entre le quatrième trimestre 2020 et le premier trimestre 2022. On observe une augmentation de prescriptions de médicaments pour le TDAH par les omnipraticiens durant la période pandémique comparativement à la période pré pandémique tandis qu’on note une légère baisse chez les pédiatres et les psychiatres au cours de la même période. Aussi, les personnes avec un TDAH ont connu une réduction des hospitalisations, des recours aux services d'urgence et des services spécialisés pendant la période pandémique.
Cette étude contribue à une meilleure compréhension des effets de la pandémie en lien avec l’accès aux soins de santé et de l’utilisation de médicaments pour le TDAH.