Introduction
Les femmes demandeuses d'asile sont particulièrement exposées aux violences sexuelles (VS). L'étude française INCIDAVI a révélé une incidence de 26 % de violences sexuelles après l'arrivée dans le pays d'accueil parmi les femmes demandeuses d'asile. Selon cette étude, moins d'une victime sur dix a consulté un professionnel de la santé lorsqu'elle a subi des VS.
Objectif
Cette étude avait pour objectif d'explorer les stratégies de recherche de soins dans le pays d'accueil au sein de cette population.
Méthode
Cette phase qualitative de l'étude INCIDAVI a été basée sur une approche de théorie ancrée. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés entre le 1er février 2022 et le 29 juillet 2022. Les entretiens ont permis d'explorer l'histoire des femmes en matière de VS, les conditions dans lesquelles les femmes parlent de VS et les conséquences perçues des soins. Nous avons réalisé une analyse inductive à l'aide du logiciel NVivo® 14.
Résultats
Vingt entretiens ont été réalisés (saturation des données au 18ème entretien). Les parcours de vie des demandeuses d'asile ont été traversés par le VS, ce qui influencait leur rapport aux soins et stratégies de mise en sécurité, et pouvait les réexposer au VS. Parler des VS était un choix rare et stratégique axé au départ sur la recherche de protection. Lorsque des soins appropriés étaient prodigués, ils étaient perçus comme bénéfiques et conduisaient à modifier les représentations des soins avec intégration d'une perspective de reconstruction.
​Conclusion
Une attitude proactive de la part des soignants dans la détection des VS peut conduire à des expériences positives de soins, qui à leur tour influencent les perceptions initiales des femmes sur la VS, leur permettant d'envisager un rétablissement de leur santé.